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La Lorraine pourrait fournir du gaz de houille

La Française de l’Energie va lever 70 millions d’euros pour une première exploitation d’ici à la fin 2017. Elle souhaite conclure des contrats de distribution auprès de partenaires régionaux.

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Tout commence par un train de tiges de forage...

Par Pascal Ambrosi (Correspondant)

Publié le 6 mars 2016 à 11:36

Le gaz de houille, dit le « grisou », était la hantise des mineurs. Il pourrait à terme alléger la balance commerciale énergétique de la France, en se substituant au gaz naturel importé. La société Française de l’Energie à Forbach (Moselle), un bureau de recherche d’une vingtaine d’employés, se prépare à exploiter, à la fin 2017, une première plate-forme de captage de gaz issu du sous-sol de l’ancien bassin houiller mosellan, à Longeville-lès-Saint-Avold. Fin 2015, la société a obtenu de la préfecture de la Moselle l’autorisation de faire des forages exploratoires. Une levée de fonds, à hauteur de 70 millions d’euros, va être lancée à cet effet. « Nous recherchons des investisseurs capables de nous accompagner dans la durée, car nous engageons des investissements à long terme. La durée d’exploitation du gisement gazier lorrain sera de l’ordre de vingt-cinq à trente ans », déclare Julien Moulin, président de l’entreprise qui, soutenue par un premier actionnaire familial et des investisseurs institutionnels français et européens, a déjà engagé 40 millions d’euros dans la recherche des nappes souterraines de gaz de houille.Issue du groupe australien European Gas Limited, présent en Lorraine depuis 2009, Française de l’Energie s’appuie sur des données géologiques de l’ancien exploitant des mines, Charbonnages de France, pour évaluer les réserves de gaz présentes dans les veines de charbon. Vérifiées par l’Institut Français du Pétrole, celles-ci seraient de l’ordre de 400 milliards de mètres cubes, assurant près de dix ans de consommation nationale.

Une technique non invasive

Pour démarrer la production de ce gaz, composé à près de 96 % de méthane, l’entreprise a demandé au préfet de Moselle les permis d’exploitation. Confiant, son président fait valoir que cette production de gaz se fera par une technique non invasive. « Nous utiliserons les fissures naturelles du charbon pour pomper le gaz, par simple différentiel de pression », explique-t-il, soulignant au passage que la fracturation hydraulique, fortement controversée, est interdite en France depuis 2011. Julien Moulin s’appuie également sur une étude publiée début février par l’Institut für Energie und Umweltforschung (Ifeu), laboratoire allemand de référence dans la recherche dédiée à l’énergie et l’environnement basé à Heidelberg. Les résultats révèlent que cette énergie de haute qualité et 100 % française émet en moyenne bien moins de gaz à effet de serre que d’autres sources conventionnelles. D’autant que la proximité de nombreux consommateurs régionaux, industriels notamment, limitera les coûts de transports et le prix final. Autre promesse, le projet générerait la création de 300 emplois à moyen terme. La population locale, elle, s’inquiète des risques liés à l’utilisation de produits chimiques. Fin novembre, une association de protection de l’environnement local (Apel) s’est créée pour s’opposer à la mise en service de six puits sur la commune de Longeville-lès-Saint-Avold et autant à Zimming. « Une rencontre, mi-mars, est organisée par le préfet avec l’entreprise et des représentants des communes et d’autres associations », explique Hervé-Cyril Losson, membre d’appel. L’association revendique aussi le vote défavorable – purement consultatif – des conseils municipaux concernés. A terme, Française de l’Energie convoite l’exploitation du gaz de houille en Sarre et en Wallonie.

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