Célèbre sur internet, un cacatoès surnommé “Snowball le perroquet qui danse” fait de nouveau parler de lui depuis lundi 8 juillet : des scientifiques ont annoncé avoir identifié pas moins de “14 mouvements de danse différents” maîtrisés par l’oiseau. “Un répertoire à même de mettre de nombreux humains à l’amende”, salue The Guardian, qui consacre plusieurs articles au volatile et rappelle l’histoire de son succès :
Quand Snowball, un cacatoès à huppe jaune, a révélé son premier pas de danse en 2009, il est devenu une star du jour au lendemain. L’oiseau qui bougeait ses pattes et sa tête en rythme a fait la tournée des plateaux télé, il est apparu dans de nombreuses pubs et il a conquis les internautes. Mais ce n’était qu’un début.”
Des aptitudes qu’on pensait réservées aux humains
L’agilité de cet as du dancefloor, qu’on peut admirer dans la vidéo ci-dessus avec les commentaires du Guardian, impressionne les scientifiques qui l’étudient. “On n’en croyait pas nos yeux, raconte Aniruddh Patel, professeur de psychologie à la Tufts University (Massachusetts). Certaines danses, notamment sur la chanson ‘Vogue’, de Madonna, me laissent sans voix.”
Aniruddh Patel, qui s’intéresse aux origines de la musicalité, a contacté la propriétaire de Snowball en 2008 et tente, depuis lors, de comprendre comment il est possible qu’il soit un danseur aussi chevronné. Il explique au Guardian :
Il semble que danser sur de la musique ne soit pas le propre de la culture humaine. Le fait d’observer ce comportement chez un autre animal porte à croire qu’un cerveau doté de certaines aptitudes cognitives et neuronales peut être prédisposé à danser.”
Et le phénomène ne passionne pas que lui. The Guardian consacre à Snowball un autre article, dans lequel une professionnelle de la danse se livre à la critique des mouvements du perroquet. Lyndsay Winship lui accorde “cinq étoiles pour l’originalité, ça ne fait aucun doute”. Mais elle nuance :
Je pense qu’on s’attendait tous à une réflexion musicale et chorégraphique plus poussée. Si on y réfléchit bien, que dit-il vraiment de l’art tel qu’il existe au XXIe siècle ?”
L’indépendance et la qualité caractérisent ce titre né en 1821, qui compte dans ses rangs certains des chroniqueurs les plus respectés du pays. The Guardian est le journal de référence de l’intelligentsia, des enseignants et des syndicalistes. Orienté au centre gauche, proeuropéen, il se montre très critique vis-à-vis du gouvernement conservateur.
Contrairement aux autres quotidiens de référence britanniques, le journal a fait le choix d’un site en accès libre, qu’il partage avec son édition dominicale, The Observer. Les deux titres de presse sont passés au format tabloïd en 2018. Cette décision s’inscrivait dans une logique de réduction des coûts, alors que The Guardian perdait de l’argent sans discontinuer depuis vingt ans. Une stratégie payante : en mai 2019, la directrice de la rédaction, Katharine Viner, a annoncé que le journal était bénéficiaire, une première depuis 1998.