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VIDÉO - L'association L214 dénonce les conditions indignes de ramassage des poulets dans un élevage de l'Yonne

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La vidéo montre les conditions de ramassage des poulets dans un site d’élevage de 25.000 poulets situé dans l'Yonne. Ce site appartient au groupe Duc dont le siège social est ce département, à Chailley. Un ramassage avant l'abattoir, violent pour les hommes comme pour les animaux.

Des piaillements par milliers, une température de vingt-huit degrés, un travail de nuit, voilà le contexte dans lequel des salariés sont chargés de ramasser à la main des milliers de poulets. La vidéo diffusée ce jeudi par l'association de défense des animaux L214 a été tournée chez un éleveur du groupe Duc, basé à Chailley, dans l'Yonne. Elle se veut révélatrice de conditions de travail précaires pour les salariés, mais aussi de la violence du ramassage pour les animaux.

"On entend les pattes se briser quand on les ramasse" - Témoignage anonyme d'un salarié

Dans cette vidéo tournée au mois de septembre, on voit des ramasseurs de poulets prendre les animaux par les pattes pour les mettre dans des caisses. L’un d’eux témoigne à visage caché : "le métier de ramasseur de volailles, il est violent en lui-même. Le but est d'aller très vite, de ramasser cinq poulets d'un coup et de les claquer dans une caisse en plastique. Pour aller plus vite, on n'a pas le temps de les déposer, on doit les claquer dans des caisses. _On ramasse quatre à cinq poulets par main__. Quand on les soulève, on entend les pattes se briser, on entend les poulets qui crient. Et on les mets quand-même dans les caisses."_

Cet élevage compte environ 25.000 poulets. Ils sont tous ramassés à la main, de nuit, avant d'être envoyés à l'abattoir
Cet élevage compte environ 25.000 poulets. Ils sont tous ramassés à la main, de nuit, avant d'être envoyés à l'abattoir - Sébastien Arsac - L214

Des conditions de travail inappropriées

Les images montrent ces salariés travailler pour un sous-traitant de Duc sans gants, ni blouse, ni masque alors qu’ils sont exposés à la fiente, à l’urine et aux griffures des poulets. Des conditions de travail auxquelles s'ajoutent des irrégularités, à en croire ce salarié : "au niveau du droit du travail, c'est assez limite. J'ai travaillé plus d'un mois et je n'ai toujours pas reçu de contrat de travail. J'ai des collègues qui ont signé un contrat, mais le contrat n'a jamais été signé par l'entreprise. On est payé, mais on ne sait pas si on est vraiment sous contrat, si on est protégés."

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Le groupe industriel Duc ne répond pas

Face à ces affirmations, le groupe Duc n’a pas donné suite à nos sollicitations. Pour L214, l’industriel du poulet ne peut pas ignorer ces faits : "une étude de l'INRA montrait déjà en 2009 que le ramassage manuel des poulets provoque des luxations, des fractures, des hémorragies", explique Brian Mordasini, chargé des relations agroalimentaires à l'association, "autrement dit des blessures pour 30% des poulets ramassés. Il y avait déjà un problème par rapport au ramassage depuis 2009 et on voit ce qu'il en est onze ans plus tard. Tous les producteurs sont au courant de cela."

Une pétition en ligne

L’association de défense de la cause animale met en ligne ce jeudi une pétition pour demander aux industriels de la volaille de changer leur conditions d’élevage et de ramassage des poulets.

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