En ouvrant la voie au forage pétrolier et gazier offshore, Trump balaie (à nouveau) l'effet Obama
Donald Trump ouvre la voie à l'exploitation du pétrole et du gaz au large des côtes américaines. Revenant une nouvelle fois sur la politique menée par Barack Obama, le secrétaire à l'Intérieur Ryan Zinke a annoncé un nouveau programme national quinquennal sur la gestion des ressources énergétiques maritimes autorisant l'exploitation offshore du pétrole et du gaz sur une très grande majorité du littoral des Etats-Unis.
Mis à jour
05 janvier 2018
Dans le cadre d'un nouveau programme national sur la gestion des ressources énergétiques maritimes s'étalant sur la période 2019-2024, le secrétaire à l'Intérieur Ryan Zinke a annoncé jeudi 4 janvier vouloir autoriser de nouveau l'exploitation du pétrole et du gaz sur une très grande majorité du littoral américain. Avec cette nouvelle annonce, l'administration Trump revient encore sur une décision de son prédécesseur et continue de détricoter la politique environnementale de Barack Obama. Les Etats-Unis souhaitent autoriser l'exploitation du pétrole et du gaz offshore sur 90% des eaux côtières américaines, qui contiendraient 98% des ressources encore inexploitées en pétrole et en gaz situées dans le domaine fédéral, précise le secrétaire à l'Intérieur dans un communiqué. Par comparaison, la loi actuelle exclue 94% de ces eaux littorales des forages, précise le secrétaire à l'Intérieur.
Ryan Zinke ajoute que cette proposition initiale comprend 47 licences réparties sur 25 des 26 zones prévues pour l'exploration-production offshore de gaz et de pétrole. 19 licences seraient accordées au large des côtes de l'Alaska, 7 dans la région Pacifique, 12 dans le Golfe du Mexique et 9 dans la région Atlantique, détaille le communiqué. Ce nouveau programme prévoit donc d'accorder le plus grand nombre de licences d'exploitation offshore dans l'histoire des Etats-Unis, affirme encore le gouvernement.
Une proposition initiale ouverte à la discussion
Mais cela n'est qu'une proposition initiale tient à préciser l'administration Trump. Ce programme est ouvert à la discussion. Les autorités locales et fédérales, diverses agences ainsi que la société civile auront leur mot à dire avant la décision finale qui devrait être prise dans les mois à venir, a précisé Ryan Zinke. Cette consultation publique est une étape cruciale dans le processus, affirme le gouvernement
"L'important est de trouver le bon équilibre entre la protection du littoral et des personnes et l'autosuffisance énergétique des Etats-Unis", assure Ryan Zinke. Ce n'est pas parce qu'une zone est actuellement dans ce projet qu'elle sera finalement dans le programme final ouverte aux licences. Déjà à l'assaut du Clean Power Plan de Barack Obama, Donald Trump a signé en mars dernier un décret sur "l'indépendance énergétique" des Etats-Unis devant démanteler les règles édictées son prédécesseur afin de parvenir à l'indépendance énergétique du pays. Une nouvelle fois, le gouvernement Trump revient donc sur la politique de son prédecesseur afin d'atteindre ce but.
Des états opposés à l'exploitation offshore
Les Etats fédéraux ont déjà réagis. Sur la côte ouest, les gouverneurs de Californie, de l'Oregon et de Washington s'opposent à ce programme. Dans un communiqué commun, ils affirment que "cette décision politique d'ouvrir le littoral Pacifique, qui est magnifique et tranquille, à l'exploitation offshore du gaz et du pétrole fait face à une décennie d'opposition de la part [de leurs trois états], Républicains et Démocrates confondus".
Governor Scott’s Statement on Trump Administration’s Plan on Offshore Oil Drilling: pic.twitter.com/iQqNU9afsQ
— Rick Scott (@FLGovScott) 4 janvier 2018
Rick Scott, le gouverneur de Floride, a lui aussi rappelé son opposition à des forages au large de son Etat. "J'ai immédiatement demandé à rencontrer le secrétaire Ryan Zinke afin de discuter des préoccupations soulevées par ce projet et de la nécessité de retirer la Floride de la liste", a-t-il ajouté dans un communiqué. Une nouvelle fois, le projet de Donald Trump est loin de faire l'unanimité. Va-t-il tenir compte des réactions avant de prendre la décision finale?