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    En 2017, les scandales politico-financiers se portent bien en France, merci pour eux

    Détournements de fonds publics, emplois fictifs, primes en liquide... Et janvier n'est même pas terminé.

    En un mois, la classe politique française a été secouée par pas moins de neuf affaires politico-financières. Tous les partis sont touchés ou presque, du mouvement d'Emmanuel Macron au FN, en passant par le PS et LR. Passage en revue.

    1. L'emploi présumé fictif de Penelope Fillon

    L'épouse de François Fillon est accusée d'avoir profité des largesses de son époux lorsque celui-ci était député de la Sarthe. En tout, Penelope Fillon aurait touché près de 500.000 euros de salaire en tant qu'attachée parlementaire de son mari. Un emploi dont Le Canard enchaîné conteste la véracité. Selon l'hebdomadaire, Penelope Fillon n'aurait jamais mis les pieds à l'Assemblée nationale et occupait donc un emploi fictif.

    2. La cagnotte dorée des sénateurs UMP

    Mediapart accuse des sénateurs de l'UMP (devenue LR) d'avoir détourné, entre 2003 et 2014, des millions d'euros d'argent public à des fins personnelles. Pour ce faire, les élus de droite auraient mis en place un vaste système de caisses noires et d'«étrennes» sur lesquelles le Sénat n'avait aucun contrôle. Pourtant, l'argent venait directement... du Sénat lui-même. L'institution allouait, jusqu'en 2015, 10 millions d'euros à ses groupes politiques. Sans surveiller la destination finale de cet argent.

    3. Emmanuel Macron a-t-il utilisé l'argent de Bercy pour lancer son mouvement?

    Deux députés LR et UDI accusent l'ancien ministre d'avoir détourné l'argent de son ministère de l'Économie pour financer En Marche!. Selon les deux élus de droite et du centre, ce sont en tout 120.000 euros de «frais de représentation» (de l'argent alloué aux ministres pour financer leurs déplacement par exemple) qui ont en fait servi à organiser des réunions et des rencontres de préparation pour le mouvement d'Emmanuel Macron.

    4. Marine Le Pen accusée d'avoir sous-estimé son patrimoine

    Marine Le Pen et son père Jean-Marie sont tous deux soupçonnés par le fisc d'avoir largement sous-estimé leurs patrimoines personnels. Le parquet financier, saisi de l'affaire, estime que le patriarche du FN a «oublié» de déclarer plus d'un million d'euros de biens, lorsque sa fille Marine est concernée par l'enquête pour plusieurs centaines de milliers d'euros.

    5. Un député Les Républicains accusé de détournement de fonds

    Marc-Philippe Daubresse, député-maire LR du Nord, est accusé d'avoir détourné de l'argent public de sa commune, Lambersart, pour financer un organisme lié aux Républicains. En tout, Marc-Philippe Daubresse aurait détourné pour 10.000 euros de fonds publics pour financer l'ANDL, micro-structure liée au parti de droite.

    6. Le PS a-t-il bidouillé les chiffres de la participation à la primaire à gauche?

    Cacophonie à gauche. Dimanche 22 janvier, lors du premier tour de la primaire à gauche qui voyait s'opposer sept candidats, la direction du Parti socialiste a joué un trouble jeu. En cause, les chiffres de la participation. Entre la soirée de dimanche et la matinée de lundi, plusieurs dizaines de milliers de votes ont été ajoutés au décompte final... sans que cela n'impacte les scores des candidats. Certains y voient une manipulation pure et simple. C'est Laurent de Boissieu, journaliste à La Croix, qui a été parmi les premiers à repérer ce qui s'apparente à une fraude.

    Soupçon de fraude à la primaire du PS et alliés, les éléments du dossier: https://t.co/0VcxPkMvUt #PrimaireGate… https://t.co/OZtsIN6Cdr

    7. Claude Guéant condamné à deux ans de prison, dont un ferme, pour des primes en liquide

    L'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant a été condamné le 23 janvier par la cour d'appel de Paris. Il était accusé d'avoir profité des primes en liquide, tirées des caisses de la police nationale, et reversées aux collaborateurs de Nicolas Sarkozy lorsque ce dernier était président de la République. Le jugement de la cour d'appel est accablant pour l'ancien ministre qui est également condamné à 75.000 euros d'amende et cinq ans d'interdiction d'exercice de toute fonction publique.

    8. Le Drian, Cazeneuve et Royal accusés d'avoir bidouillé le budget de leurs ministères

    Les trois ministres (Bernard Cazeneuve était ministre du Budget au moment des faits) sont soupçonnés d'avoir dévié de leur destination première des fonds publics pour boucler le budget de leurs ministères de la Défense (Le Drian), de l'Environnement (Royal) et du Budget (Cazeneuve). La Cour des comptes précise qu'ils ne sont accusés d'aucune «malhonnêteté», mais «d'irrégularités dans l'usage des fonds».

    9. Soupçons d'emplois fictifs pour les assistants parlementaires européens du FN

    Le 6 janvier, L'Express publie le témoignage d'un assistant parlementaire d'un élu FN au Parlement européen. Celui-ci confirme qu'il n'a jamais travaillé à Bruxelles, mais que c'est bien le Parlement qui le paye. L'enquête ouverte contre le parti d'extrême droite pour plusieurs emplois fictifs est relancée.